Journée internationale des droits de l’enfant : et la circoncision ?

La journée internationale des droits de l’enfant est la date anniversaire de la signature de la Convention internationale des droits de l’enfant le 20 novembre 1989.

La Convention internationale des droits de l’enfant  est un texte de 54 articles adopté par les Nations unies. Ses quatre principes directeurs sont les suivants :

  • la non-discrimination ;
  • l’intérêt supérieur de l’enfant ;
  • le droit à la survie et au développement ;
  • l’opinion de l’enfant.

La convention affirme qu’un enfant n’est pas qu’un être fragile, mais une personne à part entière ayant des droits spécifiques, et aussi ceux de s’amuser, d’apprendre et de s’exprimer, quel que soit l’endroit du monde où elle est née. (Le Point)

Droit des enfants du monde

La circoncision : une atteinte ignorée

Cette journée est un moment privilégié pour se rendre compte des nombreuses injustices perpétrées contre les enfants dans le monde. Parmi elles : la circoncision masculine.

En 1996, il a été estimé que 13.300.000 enfants de sexe masculins sont circoncis chaque année dans le monde : cela représente un garçon circoncis toutes les 2.4 secondes.

Aujourd’hui, si certaines autorités commencent enfin à s’occuper de ce problème à l’image de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe ou des Médiateurs nordiques pour les enfants, le chemin est encore long.

En effet, les mouvements dédiés à la défense des droits de l’enfant et des droits humains se refusent généralement à prendre position sur le sujet : c’est le cas de l’UNICEF, Amnesty International et bien d’autres.

Bébé garcon endormi

Comment une telle situation est-elle possible ?

En 2001 déjà, Sami Aldeeb écrivait que « la véritable raison du refus du législateur international et national ainsi que des ONG de s’engager contre la circoncision masculine est d’ordre politique : la peur d’être accusé d’antisémitisme ou d’anti-islam. Si cette conclusion s’avère exacte, nous nous trouvons face à une politisation des droits de l’homme. Pour faire plaisir aux juifs et aux musulmans, ou par peur de ces deux groupes, ces organismes violent les droits de l’enfant, perdant ainsi toute crédibilité. » [1]

Le 14 octobre dernier, dans un entretien accordé à La Libre Belgique,  il expliquait : « Toutes les Constitutions du monde garantissent le droit à l’intégrité physique. Tous les codes pénaux punissent les atteintes à l’intégrité physique, quelles qu’elles soient. Malheureusement, il y a ces coutumes religieuses, chez les musulmans, chez les juifs et chez encore une majorité d’Américains (héritées ici du puritanisme anglican) qui empêchent l’application de cette norme constitutionnelle et pénale. Ils sont même allés plus loin en participant à la suppression de l’article sur l’intégrité physique dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, dans la Convention sur les droits de l’enfant et dans la Convention européenne des droits de l’homme. Les documents internationaux les plus importants ne mentionnent pas le droit à l’intégrité physique pour ne pas heurter les communautés musulmane, juive ou autres. »

Et les mutilations intersexes ? (màj nov 2014)

Tous les enfants ont les mêmes droits, il faut donc également protéger les enfants intersexes.

« Nous demandons l’arrêt immédiat des opérations sur les enfants qui naissent intersexués et le droit à l’autodétermination. Toucher à un corps sans autre raison que sociale, c’est hors la loi ! L’excision est considérée comme une torture par l’Onu. Ce que l’on nous fait, c’est pareil ! » Vincent Guillot, août 2014.

Comment agir ?

Chacun peut agir de manière très simple pour attirer l’attention sur le problème de la circoncision imposée aux enfants.

En France, chaque citoyen peut saisir le Défenseur des droits.

Vous pouvez également contacter des institutions comme l’UNICEF et Amnesty International pour leur demander de prendre position sur ce sujet.

Enfin, vous pouvez bien sûr en parler autour de vous : n’hésitez pas à diffuser nos articles et vidéos, ainsi qu’à nous suivre sur Facebook et Twitter.

1. Aldeeb Abu-Sahlieh, Sami A.: Circoncision masculine – circoncision féminine: débat religieux, médical, social et juridique, p. 460.