Circoncision : une infirmière brise le silence

Infirmière en bloc opératoire, Anne (le prénom a été changé) est confrontée quotidiennement à la circoncision. Voici son témoignage.

Une infirmière en pleurs dans un hôpital

Image d’illustration.

Note : Les témoignages publiés par Droit au Corps ont été sélectionnés pour leur intérêt, même s’ils ne reflètent pas nécessairement les positions de l’association.

Témoignage

Je souhaite vous apporter mon témoignage d’infirmière concernant la circoncision.

Je travaille en bloc opératoire et la circoncision est un geste chirurgical que nous effectuons tous les jours.

Il s’agit, bien souvent, de circoncision sur les enfants, à la demande des parents, dans le cadre rituel de leur religion… Parfois, il s’agit d’adultes, dans le même cadre rituel… Dans ces 2 cas, le geste a déjà été discuté lors de la consultation avec le chirurgien qui va opérer.

Ce geste est illégal, mais quand j’amène cet argument, les chirurgiens se justifient en disant que si ça n’est pas eux qui le font proprement et sous anesthésie, ce sera fait dans des conditions ancestrales avec tout ce que ça comporte de « barbarie ».

Il est rare que ce soit fait dans un cadre thérapeutique.

Quant à régler un problème de phimosis, d’autres méthodes de plastie existent. Dans ce cadre, les parents réclament parfois la circoncision, et le chirurgien vérifie bien, immédiatement avant l’intervention, au bloc, que c’est bien leur désir. Il leur rappelle que d’autres méthodes existent… Mais il est clair, alors, qu’il s’agit bien d’un geste rituel si les parents confirment la circoncision.

Les chirurgiens sont donc très prudents, mais ne refusent pas, sous couvert de faire un geste dans les meilleures conditions.

Voilà mon témoignage de soignante. Je ne connaissais pas les incidences de la circoncision sur la vie sexuelle. Par contre, je sais que, en tant que femme, je n’aime pas les sexes circoncis…

Note : les liens intégrés dans l’article l’ont été par Droit au Corps.