Circoncision et risque de mortalité infantile (vidéo)

John Geisheker est le directeur exécutif de l’organisation Doctors Opposing Circumcision (Médecins opposés à la circoncision). En tant qu’avocat, il est intervenu dans plusieurs procès liés à la circoncision, comme celui de l’affaire Boldt.

Dans cet entretien vidéo daté de 2009, John Geisheker explique les risques de mortalité de la circoncision chez le nouveau-né et pourquoi les cas de décès sont sous-évaluées aux États-Unis :

À lire également : Les risques de complications de la circoncision

TRANSCRIPTION DE LA VIDÉO

« Les accidents de circoncision, bien sûr qu’ils existent. Et très franchement, même les décès liés à la circoncision aux États-Unis sont radicalement minimisés.

Pensez au contexte : typiquement, une circoncision est réalisée par un interne de première ou deuxième année, sous la surveillance de quelqu’un.

L’ancienne règle était : « En regarder une, en faire une, en enseigner une. »

Et donc beaucoup de circoncisions sont réalisées par de très jeunes médecins non formés, dont c’est peut-être même le premier acte chirurgical. On ne peut pas en attendre un taux de succès de 100 %, même s’il y a quelqu’un à côté pour leur venir en aide.

Alors oui, il y a beaucoup d’accidents. Pourquoi n’en sait-on pas plus ? Très franchement parce qu’ils sont bien dissimulés.

La mort ou la blessure de l’enfant est enregistrée en tant que « problème sanguin », « problème d’enzyme du foie », « problème intestinal », « problème cardiaque », quelque chose d’autre que la circoncision.

Et donc la mort est enregistrée comme « ischémie », « perte de sang », « exsanguination ». Donc l’enfant a perdu du sang et peut-être que plus tard dans une analyse vous verrez « suite à une circoncision », alors qu’en fait l’enfant est mort d’une circoncision, pour parler franchement. Mort d’une opération bâclée ou d’une opération mal réalisée.

Et donc l’idée selon laquelle il n’arrive jamais rien de grave au cours d’une telle opération à hauts risques est répandue, mais n’est pas correcte.

Personne ne sait véritablement quel est le taux de mortalité de la circoncision aux États-Unis. Je crois que l’Académie Américaine de Pédiatrie donne le chiffre de 0,6 pour 100.000 ou quelque chose comme ça. Mais c’est beaucoup, beaucoup plus que ça, significativement plus que ça. On l’estime à plusieurs centaines de morts par an.

Et la mort peut ne pas survenir immédiatement, ça peut être une infection qui entraîne la mort des semaines plus tard. Toutes sortes de choses peuvent arriver.

J’ai été impliqué dans deux affaires de décès jusqu’à maintenant, deux à moi seul, alors combien d’autres ?

L’un des cas était à Vancouver, un garçon qui s’appelait Ryleigh McWillis, qui est mort d’une hémorragie sous la garde de ses parents, pour la simple raison qu’ils lui avaient mis une couche moderne dont les composants chimiques cachent toute trace d’humidité.

Lors de conférences, j’ai souvent montré qu’on pouvait cacher dans une couche une quantité de peinture telle que cela suffirait à tuer un enfant s’il s’agissait de son sang.

Les gens ne réalisent pas que le nouveau-né de 4 kilogrammes n’a que 34 centilitres de sang. La perte de 7 centilitres de ce sang entraîne un choc hypovolémique, c’est-à-dire la mort par manque d’une pression sanguine suffisante pour permettre au cœur de fonctionner. Sept centilitres de sang, c’est environ le tiers d’une tasse à café, ce qui ne fait pas beaucoup de sang et passe facilement inaperçu.

Donc par exemple, je suis complètement opposé à une opération de circoncision ambulatoire sans une période d’observation, parce que cela fait courir à l’enfant un risque d’exsanguination dans les mains de non professionnels, qui ne sont pas à même d’évaluer quelle quantité de sang perdue est grave pour un nouveau-né.

Pourtant, les opérations de circoncision ambulatoire sont très répandues, surtout là où je suis, dans l’ouest du Canada. »

Traduction et sous-titrage : Droit au Corps