Mutilations sexuelles : bilan d’actualité de février 2015

Droit au Corps vous propose chaque mois un retour sur l’actualité concernant les mutilations sexuelles féminines, masculines et intersexes. Voici ce qu’il fallait retenir en ce mois de février 2015.

Pour suivre l’actualité en continu, suivez-nous sur FacebookTwitter ou Google+ !

Sommaire :

Actualité concernant l’excision

Le 6 février, c’était la journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines. Elle a été célébrée dans de nombreux pays et la plupart des informations ci-dessous y font référence.

France

Comme prévu, le happening « Non à l’excision » s’est tenu le 6 au soir à Paris, devant la fontaine des Innocents. Malgré un froid glacial, plusieurs dizaines de personnes se sont réunies pour manifester leur opposition à la mutilation.

Happening non à l'excision Paris 2015

Retrouvez d’autres photos sur les pages Facebook de NON à L’EXCISION Ici et Là-bas et de Excision, parlons-en !

RFI a consacré son émission Priorité Santé à la journée du 6 février, en invitant Diaryatou Bah, présidente d’Espoirs et combats de femmes, Marion Schaefer, présidente de « Excision, Parlons-en ! », et les Dr Ghada Hatem et Sarah Abramowicz (écouter l’émission).

L’association « Excision, parlons-en ! » a été reçue à l’Assemblée Nationale pour une conférence, le 4 février. Voici l’entretien du député Sébastien Denaja ainsi que le compte-rendu de l’événement.

Linda Weil-Curiel, avocate célèbre pour avoir été la première à obtenir la condamnation d’une exciseuse en France (et qui soutient Droit au Corps), s’est entretenue avec Le Point Afrique (lire l’entretien).

Belgique

Le GAMS-Belgique et l’association Intact ont profité de la journée du 6 février pour présenter le premier kit national de prévention des MGF à destination des professionnels. « Il a été conçu pour aider les professionnels de la santé, assistants sociaux, la police et les professions juridiques souvent démunis et peu formés face aux situation délicates de l’excision », a expliqué la directrice du GAMS, Fabienne Richard (RTL Info).

Espagne

RFI a publié un reportage sur le nouveau plan d’action du gouvernement espagnol destiné à lutter contre l’excision et dont nous vous parlions le mois dernier (écouter).

États-Unis

Vice News a réalisé un reportage vidéo d’une durée de 23 minutes, intitulé Reversing Female Circumcision : The Cut That Heals (Inverser la circoncision féminine : la coupure qui soigne). On y suit une femme de 32 ans, sexuellement mutilée à l’âge de 6 ans en Somalie et qui travaille aujourd’hui aux États-Unis. Elle a choisi d’opter pour une réparation chirurgicale et se fait opérer par l’équipe du Dr Marci Bower, en Californie.

Malaisie

Le site Vice s’est également intéressé à la circoncision féminine en Malaisie, pratique très répandue dans le pays et effectuée de plus en plus par du personnel médical dans des cliniques privées (lire l’article).

Égypte

France 24  a consacré son focus du 6 février à la pratique de l’excision en Égypte et a reçu sur son plateau Marion Schaefer, présidente de « Excision, parlons-en ! » (voir le reportage).

Kenya

Reportage de Voice of America sur l’excision au sein de la communauté Kuria, dans le sud-ouest du Kenya :

Actualité concernant la circoncision

France

Sophia Aram, humoriste, comédienne et animatrice de télévision et de radio, a publié sur France Inter un billet intitulé sobrement “la circoncision”. Elle y dénonce le fait que la pratique soit imposée à un enfant et tourne en dérision les arguments avancés pour justifier l’acte.

Royaume-Uni

Un médecin pédiatre qui travaillait dans un hôpital de Southampton a été radié du registre médical pour avoir effectué des circoncisions non enregistrées et dans des conditions d’hygiène déplorables, blessant ainsi gravement plusieurs garçons (Daily Mail).

États-Unis

New-York : la polémique autour du rituel de circoncision metzitzah b’peh, qui avait causé un nouveau cas d’herpès chez un bébé en décembre derniera amené le maire de New-York à réfléchir avec des rabbins de la ville pour trouver un compromis. Comme le rapporte Reuters, un accord a finalement été trouvé. En voici les grandes lignes :

  • les autorités de la ville ne demanderont plus au mohel (circonciseur juif) d’obtenir une autorisation signée des parents avant le rituel (système qui avait été mis en place en 2012 par l’ancien maire) ;
  • la ville engagera des médecins chargés d’éduquer la communauté juive religieuse sur les risques du rituel pour la santé de l’enfant ;
  • si un enfant contracte l’herpès après avoir subit le rituel, les autorités rabbiniques coopéreront avec les représentants de la santé pour identifier le mohel responsable et lui demanderont de se soumettre à un test ADN ;
  • si le test prouve que le mohel est bien responsable de l’infection de l’enfant, les autorités de la ville lui interdiront à vie d’effectuer le metzitzah b’peh.

Cet accord doit maintenant être approuvé par le Conseil de la Santé de New-York. S’il venait à être mis en place, la sécurité des enfants ne serait évidemment pas assurée puisque ceux-ci courront toujours le risque de contracter l’herpès via un mohel infecté, la radiation éventuelle de celui-ci n’arrivant qu’après la première contamination.

« Bien que l’administration de Blasio [le maire de la ville] continue de croire que le metzitzah b’peh comporte des risques pour la santé, étant donné le caractère sacré de ce rituel pour la communauté [juive], l’administration mène une politique centrée autour de l’éducation des risques pour la santé par les professionnels de la santé et le respect des pratiques traditionnelles de la communauté religieuse », a déclaré le bureau de M. de Blasio dans un communiqué. « Accroître la confiance et la communication entre la ville et cette communauté est essentiel pour atteindre l’objectif ultime de l’Administration d’assurer la santé et la sécurité de chaque enfant, et cette nouvelle politique vise à établir une relation basée sur l’engagement et le respect mutuel. »

À lire également : De Blasio circumcision deal puts health officials in a tough spot

Foregen, une organisation dont le but est de proposer une régénération du prépuce aux hommes mécontents d’avoir été circoncis, a bénéficié ce mois-ci d’une certaine attention médiatique. Pour ce qui est de la France, voir cet article du site Medisite. Pour les anglophones, voir également : The TelegraphInquisitrMen’s Health.

Le porte-parole de Foregen, Eric Clopper, a été interviewé par TLV1 (écouter l’interview).

La circoncision forcée du petit Chase était programmée pour le 24 février, mais d’après les informations données par l’association Intact America, l’opération n’a finalement pas eu lieu. Chase est donc toujours intact, mais nous n’avons aucun détail sur la situation.

Voici un reportage de la chaîne WPTV datée du jour où la circoncision devait avoir lieu :

À lire également : Protesters at Doctor’s Office Hope to Stop 4-Year-Old From Being Circumcised

Mutilations sexuelles intersexes

Tony Briffa, première personne intersexe au monde à avoir été élue maire d’une ville, s’est exprimée sur le sujet des mutilations sexuelles intersexes, dont elle a elle-même été victime. « Mes organes génitaux semblaient plus féminins que masculins, mais chose incroyable, ils ont aussi décidé de me castrer même si il n’y avait aucune nécessité médicale à retirer mes testicules et qu’ils ne savaient pas ce que je voudrais plus tard. », a-t-elle déclaré au site Times of Malta, abordant également le projet de loi débattu au parlement maltais, qui interdirait notamment aux médecins  d’effectuer des opérations chirurgicales sur les enfants intersexes en dehors d’urgence médicale (Yagg.com).

Une information importante nous a échappé ? Merci de nous la signaler dans les commentaires !