Circoncision : « une mutilation traumatisante et handicapante qui me pourrit la vie », témoigne Julien

Julien a été circoncis à huit jours selon la tradition juive. Dans ce témoignage particulièrement riche, il explique les souffrances qui en ont découlé et partage son point de vue sur la circoncision au sein du judaïsme.

STOP CIRCONCISION !

Une mutilation traumatisante et handicapante qui me pourrit la vie 🙁

manifestants contre circoncision aux etats unis

Des hommes courageux qui manifestent contre la circoncision aux États-Unis.

Je m’appelle Julien, j’ai 38 ans, je suis franco-israélien et je souhaite témoigner de mon expérience désastreuse par rapport à la circoncision. Comme presque tous les bébés ayant des parents juifs, j’ai subi une circoncision rituelle lorsque j’avais 8 jours (brit milah). Durant une trentaine d’années, je ne me suis posé aucune réelle question au sujet de la circoncision. À vrai dire, cela me paraissait plutôt « naturel » et hygiénique, et surtout, j’étais juif ! La circoncision était une évidence absolue !

À cette époque, je n’avais pas encore réalisé que la plupart de mes problèmes et de mes blocages provenaient de ma circoncision, de ses circonstances et de ses conséquences.
C’est seulement bien plus tard que j’en ai pris conscience, ce qui fut une longue descente aux enfers, mais désormais je pense être sur la bonne voie pour entamer un processus de convalescence qui me permettra, je l’espère, de me libérer de ce fardeau ou au moins d’alléger ma souffrance.

En ce qui concerne mon cas, le mohel (rabbin circonciseur) n’y est pas allé de main morte ! Il m’en a retiré le maximum en réalisant une circoncision très serrée. (Il paraît que certains mohels réalisent intentionnellement des circoncisions très serrées pour empêcher d’éventuelles restaurations du prépuce).

Une mutilation traumatisante et douloureuse
entraînant de lourdes séquelles à vie !

Au niveau des complications post-circoncision, on peut dire que j’ai eu droit à la totale ! Aussi bien sur le plan psychique que sur le plan physique !

Sur le plan physique : Plusieurs ponts de peau et autres cicatrices inesthétiques, peau trop tendue et pénis ayant tendance à s’enfouir car insuffisance de peau (qui est alors empruntée au scrotum pour permettre une meilleure érection), endommagement de mon conduit urétral, urine souvent diffuse et discontinue, assèchement et craquèlement du gland nécessitant des crèmes hydratantes quotidiennement, coït et masturbation rendus difficiles et nécessitant de grandes quantités de lubrifiant, irritations, inflammations et infections en tout genre, sensation fréquente de brûlure, réactions allergiques au contact de certaines matières, psoriasis uniquement sur le gland depuis plusieurs années, poils pubiens qui empiètent sur toute la base du pénis, herpès récurrent se traduisant par une poussée subite de petites cloques laissant parfois de petites cicatrices qui viennent s’ajouter à mes cicatrices déjà existantes (d’après mon dermatologue, environ 95 % de la population a de l’herpès dans le sang mais il reste souvent endormi dans l’organisme, alors que dans mon cas il peut se manifester plusieurs fois par an et seulement dans la zone circoncise de mon pénis).

Et je ne parle même pas des frottements constants du gland avec les sous-vêtements, ce qui entraîne à long terme une perte de sensibilité incontestable ! Encore pire : la sensibilité agréable qu’est censé procurer le prépuce n’est pas seulement supprimée mais est aussi remplacée par une sensation désagréable, voire douloureuse. Pendant une séance de sport ou une activité physique, cela peut s’avérer très gênant et pénible ! Souvent j’ai mal au pénis après l’acte sexuel, et parfois même pendant l’acte lui-même.

Sur le plan psychique : Pipi au lit jusqu’à un âge tardif, très faible estime de soi et autodépréciation, gros problème de confiance en moi-même et envers les autres, complexes d’infériorité depuis mon plus jeune âge, pudeur extrême jusqu’à très tard, états dépressifs, anxiété et nervosité accrues, crispation permanente, sentiment constant de culpabilité, sentiment de ne pas être aimé et d’être rejeté, besoin incontrôlé de m’infliger des souffrances, actes inconscients d’autodestruction et d’automutilation, périodes d’ « autocastration » nocturne durant lesquelles mes muscles adducteurs exercent une très forte pression sur mes testicules, bruxisme sévère, pensées suicidaires, etc.

Mais la corrélation entre tous ces troubles et l’ablation de mon prépuce s’est faite très tardivement et très graduellement.

En effet, avec l’âge et l’acceptation progressive de mon homosexualité, j’ai connu mes premières expériences sexuelles en Israël et me suis rendu compte que mon pénis n’était pas seulement différent des pénis intacts mais qu’il était aussi un peu différent des pénis circoncis. Les cicatrices liées à la circoncision étaient plus nombreuses et beaucoup plus marquées chez moi que chez les autres hommes et eux n’avaient pas de petits ponts de peau reliant leur pénis à leur gland, mais j’essayais de ne pas y accorder d’importance.
Toutefois, je ne pouvais m’empêcher de repenser à la remarque que m’avait faite l’un de mes partenaires sexuels quelques années auparavant lorsqu’il s’approcha de ma verge en érection et s’exclama : « Ah, qu’elle est vilaine ! », ce qui m’avait beaucoup vexé et m’avait conduit à réfléchir à une éventuelle chirurgie réparatrice. Ce que je fis quelques années plus tard. Mais, hélas, j’ai commis l’erreur de confier cette tâche à un docteur juif ultra-orthodoxe de la rue Pavée à Paris, qui s’était juste contenté de rendre ma circoncision un peu plus cachère (retrait du reste du frein) mais ne s’était aucunement préoccupé de l’intérêt esthétique de sa mission. Résultat des courses : zone du frein encore plus endommagée, des cicatrices supplémentaires et deux ponts de peau qu’il a négligé de retirer.

Par la suite, n’étant toujours pas satisfait de l’apparence de mon pénis, j’ai profité d’une intervention sur mon conduit urétral (la 3ème depuis mon enfance) pour demander à l’équipe médicale de me couper les deux derniers ponts de peau qui restaient. J’étais plutôt content du résultat, même si cela n’a pas effacé les autres cicatrices apparentes jusqu’à ce jour.

Peu à peu, j’ai commencé à me poser beaucoup de questions à ce sujet, ce qui m’a conduit à me documenter, à lire des témoignages, et à prendre conscience de l’ampleur et de la gravité du problème. Puis j’ai découvert que parmi mes propres connaissances, il y avait plusieurs hommes qui avouaient être complexés par leur circoncision ou la vivaient carrément très mal. Ceci m’a permis de comprendre que beaucoup d’hommes pensaient comme moi mais souffraient en silence. Cela m’a aussi permis de me sentir moins seul face à ce combat puisque je me rendais compte que de nombreuses langues commençaient à se délier et que désormais de plus en plus de personnes osaient en parler ouvertement.

Hélas, cette prise de conscience et cette volonté d’agir ont fait ressurgir tout ce qui était refoulé au plus profond de moi. Je me suis alors beaucoup questionné sur les circonstances de ma circoncision et j’ai cherché à savoir pourquoi j’avais autant de cicatrices.

Cette longue investigation auprès des membres de ma famille m’a conduit à obtenir des révélations bouleversantes concernant les circonstances de ma circoncision.

Un rituel humiliant, cruel, violent,
où les accidents sont très fréquents !

Pour faire bref, mon père avait chargé mon oncle Max (non-juif, pas très fan des rabbins et plutôt anti-circoncision) d’aller chercher le mohel, Docteur Temstet, et de l’amener chez mes grands-parents pour y réaliser ma circoncision. Mon oncle venait alors de faire l’acquisition d’une voiture Alpine décapotable et, en voulant mêler la frime à la provocation, il se mit à conduire de façon absolument effrénée, à tel point que le mohel était dans un état de panique pendant tout le trajet, qu’il ne cessait de prier en suffoquant et de ramasser son chapeau qui tombait sous l’effet du vent. Je dois avouer que si cette scène cocasse avait fait partie d’un film, elle aurait plutôt prêté à sourire… sauf qu’on était dans la vraie vie et qu’il devait me circoncire juste après ! Donc, non seulement le mohel était sous le choc et avait les mains encore tout tremblantes lors de l’opération mais, de surcroît, mon petit corps ne cessait de glisser sur le tissu en soie que ma mère avait eu la maladresse de choisir pour m’allonger sur les genoux du sandak, mon parrain François, qui était un homme très sensible et ne parvenait pas à me maintenir fermement entre ses mains. Le mohel fit alors une mauvaise manipulation et, à la fin du rituel, fut contraint de me prendre à part, dans la chambre de mes grands-parents, pour tenter de réparer son erreur. Pendant qu’il me charcutait le zizi, ma mère paniquée voulait s’approcher de moi pour voir ce qu’il se passait mais le rabbin faisait barrage avec son corps pour l’en empêcher, tandis que ma grand-mère tentait de la calmer et de la rassurer en lui disant que le rabbin était juste en train de faire une petite retouche.
Je ne sais pas précisément combien de temps a duré ce calvaire mais je suis certain d’avoir beaucoup et longtemps souffert, car je ressens encore les échos de cette douleur dans mon corps et dans ma tête. Cela pourrait expliquer pourquoi j’ai passé toute mon enfance à réclamer des preuves d’amour à ma mère en lui demandant constamment : « Dis maman, est-ce que tu m’aimes ? Hein maman, est-ce que tu m’aimes ? Maman, s’il te plaît, dis-moi que tu m’aimes ! ».
Je pense aussi que cela pourrait expliquer mes gros problèmes relationnels et affectifs avec les autres et mes états d’angoisse lorsque l’attention se porte sur moi au sein d’un groupe.

Les bébés ressentent la douleur !
C’est scientifiquement prouvé !

Lorsque j’évoque les nombreux traumatismes liés à ma circoncision, certaines personnes ignorantes me répondent que c’est du pur fantasme car j’étais bien trop jeune pour prétendre me souvenir de quoi que ce soit ou pour prétendre avoir réellement ressenti la douleur. Mais c’est complètement faux ! Il y a une grande différence entre « oublier » et « refouler ». En effet, l’être humain est parfois obligé de filtrer certains épisodes douloureux de sa vie pour pouvoir se reconstruire et aller de l’avant, mais notre subconscient, lui, n’oublie strictement rien ! Tout reste enfoui en nous ! La souffrance est bien réelle et les traumatismes psychiques et physiques existent vraiment et sont irréversibles. C’est un vrai handicap qui est très lourd à porter pour de nombreux circoncis à travers le monde, surtout lorsqu’on se rend compte de la valeur et de l’importance du prépuce, cet outil extraordinaire qui nous a été amputé à la naissance sans aucune raison valable ! Donc on peut faire le choix de refouler tout cela ou, au contraire, en prendre conscience et chercher des moyens de s’en libérer, comme je m’efforce de le faire depuis plusieurs années.

Récemment, un proche m’a rétorqué qu’il comprend ma souffrance mais qu’il ne sert à rien d’en faire un combat d’ordre public puisque, selon lui, je suis « un cas à part, un cas assez rare, et donc pas du tout représentatif de la majorité écrasante des juifs de la planète qui sont satisfaits de leur circoncision ». Le problème c’est qu’au bout du compte ça commence à faire trop de « cas à part » et tous ces cas de circoncisions ratées sont autant de vies gâchées inutilement ! Car, oui, la sexualité est une partie importante de la vie et je trouve liberticide le fait que certains adultes empêchent intentionnellement d’autres futurs adultes de jouir pleinement de tous les plaisirs naturels que peut procurer un prépuce. N’oublions pas que cette réduction volontaire du plaisir est infligée aussi bien à l’homme circoncis qu’à l’ensemble de ses partenaires.
En outre, l’argument des « cas à part » ne tient pas la route puisque je connais personnellement des hommes dont la circoncision s’est déroulée correctement, sans aucune complication, et qui pourtant en souffrent énormément à l’âge adulte et le vivent comme une vraie mutilation, voire comme un handicap.

Déjà, au cours de mon service militaire en Israël, j’ai été choqué d’apprendre qu’aucun soldat ne peut atteindre la note maximale de 100 % lors de l’évaluation des capacités corporelles. Le maximum étant de 97 %. Lorsque j’ai demandé pourquoi, on m’a répondu que c’est à cause de la circoncision qui engendre un handicap de 3 %.* Là, ça a commencé à trotter sérieusement dans ma tête !

* Attention, certains l’expliquent autrement et affirment qu’il s’agit d’une légende urbaine, mais la plupart des israéliens continuent de croire que les 3 % manquants sont dus à la circoncision, tandis que d’autres pensent tout simplement qu’il n’est pas possible d’atteindre les 100 % car « personne n’est parfait ».
En 2017, le Pr Arnon Afek a tenté de briser la « légende urbaine » en fournissant une autre explication plus bureaucratique, mais personnellement son explication ne m’a pas du tout convaincu.

Ça me poursuit partout et tout le temps !

Pendant longtemps j’ai moi-même essayé de refouler le problème, mais il revenait sans cesse… Ça me hantait ! Je n’arrivais pas à m’en libérer. Tout me ramenait à la circoncision. Ce n’était pas par choix, bien au contraire ! Plus j’essayais de fuir le sujet et plus il revenait à la charge en s’imposant à moi ! Je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose pour tenter de m’en libérer ou au moins essayer d’éveiller les consciences. Mais je me sentais si seul et si incompris !
Puis un beau jour, alors que je me promenais dans les rues de Tel-Aviv, j’aperçus une scène qui me bouleversa : un homme était posté là, debout, en plein milieu de la fameuse place du souk haKarmel, habillé d’un pantalon blanc avec une grosse tache rouge au niveau des parties génitales et brandissant une pancarte choquante dénonçant la circoncision. Je n’arrivais pas à en croire mes yeux. C’était la première fois que je voyais une telle chose. J’étais hyper soulagé car enfin je n’étais plus seul. Il y avait quelqu’un d’autre qui pensait comme moi et qui, de plus, osait l’affirmer ouvertement sur la place publique, et ce, avec tous les dangers que cela comporte en Israël. Cet homme s’appelle Alon Sivroni, je l’en remercie encore aujourd’hui et le salue pour son courage et sa détermination car il fait souvent l’objet d’insultes et d’agressions. En effet, pour la plupart des Israéliens, vouloir toucher à la circoncision c’est comme vouloir détruire l’identité même du peuple juif.

Étonnamment, les juifs traitent les opposants à la brit milah d’antisémites, voire de néonazis, leur reprochant de perpétuer les idées de la Shoah, mais n’était-ce pas précisément l’usage des nazis d’humilier et de mutiler des juifs alors que les intactivistes cherchent au contraire à les en protéger ?
Je me permets donc de poser ces deux questions : Les parents juifs font-ils preuve de moins de “barbarie” que les nazis lorsqu’ils infligent à leurs propres enfants une telle altération physique et psychique ? Quelle est la différence entre l’obligation de porter une étoile jaune et l’obligation d’avoir un pénis circoncis, si ce n’est que la circoncision est un châtiment irréversible en plus d’être un acte séparatiste ?

La circoncision, c’est mon étoile jaune !

Oui, il faut dire la vérité, la brit milah est la forme de séparatisme la plus violente et la plus cruelle qui soit ! Et en tant qu’adepte du naturisme, je suis bien placé pour en parler puisque, dès que je suis confronté à la nudité masculine en dehors d’Israël, j’ai vraiment l’impression de porter une étoile jaune, que ce soit sur les plages naturistes, dans les vestiaires pour hommes, au spa, chez le médecin, durant les rapports sexuels, etc. Cette amputation d’une partie de ma chair est là pour me distinguer à vie des autres hommes, pour que je reste le juif parmi les goys, et ce, même lorsque je suis complètement nu, c’est-à-dire dans mon état le plus naturel.

D’ailleurs, je dois préciser que mon appétence pour le naturisme n’est pas le fruit du hasard et est étroitement liée à ma circoncision. Car, outre le sentiment de liberté et de légèreté que procure la nudité, je n’en pouvais plus des frottements permanents de mon gland contre mes sous-vêtements et mes maillots/shorts de bain, et j’ai donc pris l’habitude de faire respirer mon corps autant que possible et de laisser mon gland à l’air libre dès que l’occasion se présente. De plus, le naturisme est une excellente thérapie car il m’a permis de surmonter ma pudeur extrême, de diminuer mes nombreux complexes et d’accepter mon corps tel qu’il est. Mais une chose est sûre, le naturisme m’a aussi permis de constater le handicap que représente un pénis sans prépuce, de me rendre compte à quel point il manque un joli capuchon naturel à ce misérable gland qui est trop exposé aux éléments extérieurs : sous le soleil, il frit comme une vieille merguez et me contraint d’y étaler une triple dose de crème solaire pour éviter qu’il ne s’assèche davantage ; dans l’eau fraîche, il se rétracte de façon extrême car il est privé d’une grande quantité de peau protectrice et est démuni du système nerveux préputial qui est censé fournir une « climatisation » naturelle du gland ; sur le sable, il subit le pénible frottement des grains au moindre contact avec la serviette.

Comment est-ce possible qu’en 2022 de telles mutilations purement idéologiques puissent encore être tolérées dans une République telle que la France ?

Pour respecter la liberté de culte de mes parents, la loi française porte atteinte à ma propre liberté ! Moi-même étant déiste agnostique et ne me considérant pas du tout comme juif, je crois que Dieu a créé une nature parfaite qu’on ne peut retoucher qu’en cas d’extrême nécessité ; et même sur le plan scientifique, on peut dire que l’évolution a mis des millions d’années pour en arriver à un tel chef-d’œuvre de technologie, le prépuce humain étant le plus sophistiqué de tout le règne animal, et qu’il est donc contre-nature de l’amputer sans aucune raison valable.
En outre, je suis convaincu qu’une sexualité épanouie fait partie intégrante des bonnes pratiques du quotidien pour une vie épanouie et équilibrée et que le sexe est une activité autant spirituelle que corporelle. Lorsqu’il est bien réalisé, le sexe permet d’atteindre des summum de plaisir et même une connexion au divin.
Donc, oui, je peux affirmer haut et fort que ma circoncision est une atteinte à ma liberté de conscience puisqu’elle est contraire à mes croyances actuelles, ainsi qu’une atteinte à ma liberté de culte puisque le fait de m’empêcher d’expérimenter une sexualité optimale revient à m’empêcher de jouir au maximum des plaisirs offerts à l’homme par son Créateur et d’en éprouver de la gratitude.

Et peu importe si on vit bien ou mal sa circoncision, je pense que cela devrait toujours être un choix personnel et une décision prise de manière éclairée et de façon totalement consentante.

La circoncision rituelle est une agression sexuelle

En fait, pour moi, toute mutilation génitale non consentie n’est rien d’autre qu’une agression sexuelle, qui plus est une attaque à l’arme blanche. Et lorsque cette agression est organisée dans le cadre d’un rituel de groupe, cela se transforme en viol collectif sur mineur avec préméditation et laissant chez la victime des dommages corporels irréversibles.
Pour rappel, dans le rituel juif il est habituel d’introduire quelques gouttes de vin dans la bouche du bébé afin de l’étourdir et atténuer sa douleur (forcer un bébé à boire de l’alcool ne constitue-t-il pas en soi un délit pénal, un acte autant immoral qu’illégal ?), puis juste après l’ablation du prépuce qu’il réalise à l’aide d’instruments de torture et de ses ongles aiguisés, le mohel introduit le pénis du bébé dans sa bouche pour sucer le sang qui en coule, ceci afin de « nettoyer la plaie et l’aider à cicatriser ». Cette pratique très répandue chez les juifs s’appelle la succion (« métsitsa ») et, contrairement aux idées reçues, elle est réalisée par un très grand nombre de mohels, et pas seulement par les ultra-orthodoxes !
Mais, au fait, comment s’appelle le fait de sucer le pénis d’un enfant en droit pénal ?
(n.b. : j’ai entendu dire récemment qu’une poignée de mohels commençaient à utiliser une pipette pour éviter une succion directe et ainsi réduire les cas de transmission d’herpès, mais personnellement je ne trouve pas cette pratique beaucoup plus morale que la pratique traditionnelle).

Rappelons au passage que pour le théologien Maïmonide (Rambam), l’une des plus éminentes autorités rabbiniques du Moyen Âge, l’un des motifs de la brit milah est d’infliger une douleur corporelle à l’organe sexuel, de l’affaiblir et de réduire ainsi la concupiscence et parfois la volupté.
Je sais que la raison est similaire chez les musulmans, chez certains chrétiens et pour l’ensemble des pays et des communautés qui la pratiquent. Cette mutilation à caractère idéologique n’a strictement aucun fondement médical mais repose plutôt sur une vision erronée, voire pervertie, de la vie et des plaisirs terrestres. La perte de sensibilité due à la circoncision équivaudrait à porter 4 préservatifs durant l’acte sexuel (selon une estimation non publiée de Dan Bollinger), mais la circoncision ne protège aucunement du Sida ni des autres MST… au contraire puisque la cicatrice forme une zone poreuse qui favorise les micro-lésions et facilite l’accès à toutes sortes de germes et de microbes !

Il faut abolir cette tradition sanguinaire
et lui apporter une valeur plus symbolique !

On me dit souvent que c’est un sacrilège de vouloir supprimer la brit milah, qu’il ne faut jamais rompre cette longue chaîne, cette tradition ancestrale, cette alliance avec Dieu qui date de plus de 3800 ans et qui est l’assurance de la pérennité du peuple juif. Voici ce que je réponds à cet argument :

1) La circoncision rituelle n’est certainement pas une invention juive ! Cette pratique date de l’Égypte Antique mais a été adoptée par les juifs bien plus tard. À ce sujet, la plupart des historiens s’accordent pour dire que la circoncision a été adoptée par les juifs lors de la première diaspora (à partir du VIe siècle av. J.-C.) pour conserver leur identité et réaffirmer leur foi en Yahvé, mais surtout afin de se distinguer des babyloniens et ne pas risquer de s’assimiler à eux.*

2) N’oublions pas que selon la mythologie hébraïque, Avraham n’a pas été circoncis par son père. Il s’est circoncis lui-même à un âge très avancé (99 ans !) et ça ne l’a pas empêché d’avoir été choisi par Dieu comme le premier patriarche de la bible ! Donc, il n’est pas choquant d’envisager une circoncision consentante à l’âge adulte.

3) Beaucoup de peuples et de tribus ont disparu malgré la pratique de la circoncision et beaucoup de peuples ont subsisté même en restant intacts. D’autre part, en matière de sélection naturelle, le fait que l’homme ait conservé son système préputial depuis la préhistoire jusqu’à nos jours constitue une preuve flagrante que le prépuce n’est non seulement pas néfaste pour l’homme mais qu’au contraire il lui est d’une grande utilité, sinon il aurait disparu au cours de l’évolution. Personnellement, je suis même convaincu que cet organe a été nécessaire pour assurer la pérennité de l’être humain (sur une échelle de plusieurs centaines de milliers d’années).

4) Il y a énormément de lois juives qui ne sont plus mises en pratique de nos jours, et pourtant on continue de les commémorer symboliquement, dans la joie, et sans porter atteinte à qui que ce soit. Rappelons que depuis des siècles les juifs ne pratiquent plus les sacrifices d’animaux, ni les guerres par décret divin, ni l’esclavage, ni les 4 formes de peine de mort (par lapidation, par le feu, par l’épée et par strangulation), etc.

N’oublions pas que la circoncision est une mitzva comme une autre, parmi les 613 mitzvot de la Torah dont la plupart ne peuvent plus être mises en pratique depuis la destruction du second temple, il y a environ 2000 ans, et dont la transgression n’est pas beaucoup plus grave qu’allumer intentionnellement une lumière pendant chabat ou yom kippour.

* Voici quelques sources : 

L’origine de la circoncision : « […] Quoi qu’il en soit, l’interminable conflit avec eux acheva de donner à la circoncision une valeur identitaire. Si l’on ajoute à cela que ni les Babyloniens ni les Grecs ne la pratiquaient, il devient clair que c’est seulement pendant l’exil que la circoncision devint la marque distinctive de l’appartenance au peuple d’Israël ».

Voir la page 35 de ce livre en ligne : « C’est pendant l’Exil de Babylone que la circoncision est devenue la marque distinctive d’une identité: l’appartenance à Israël ».

Les secrets révélés de la Bible, documentaire d’Arte, à partir de 1:29:28 jusqu’à 1:31:41.

La brit milah n’est pas une condition à la judaïté !

Il faut que ce soit clair une bonne fois pour toutes : selon la loi juive, un enfant né de mère juive est identifié comme juif, quel que soit le statut de ses parties génitales. Un garçon né d’une mère juive est considéré comme juif quoi qu’il arrive et le fait de le circoncire ne le rendra pas plus juif ! Et si la mère d’un garçon n’est pas juive, celui-ci n’est pas du tout considéré comme juif et il ne deviendra pas plus juif en étant circoncis ! La brit milah n’est pas une condition à la judaïté d’un homme et n’a aucun impact sur la judaïté de sa descendance !

Parfois, on me fait aussi remarquer que la brit milah est un symbole puissant et qu’il faut cesser de vouloir toucher aux différents symboles car ils sont d’une extrême importance pour l’humanité.
Effectivement, je suis plutôt d’accord avec cette idée. L’étoile de David est un symbole, la matsah, la toupie, la ménora, la bar/bat mitzva, la mézouza… sont des symboles. En revanche, l’ablation d’un membre ne peut pas être considérée comme un symbole acceptable ! Pas seulement parce qu’il s’agit d’une pratique mutilante et séparatiste, mais aussi parce qu’un symbole perd toute sa dimension symbolique dès lors qu’il se traduit par l’exécution d’un acte réel et perceptible plutôt que de se limiter à être la représentation concrète d’une notion abstraite. Ce pseudo-symbole qui est censé contribuer à mon élévation spirituelle n’est rien d’autre qu’un fardeau qui me tire vers le bas et m’impose des contraintes d’ordre matériel ! À la rigueur, je trouve que le concept de brit shalom, malgré son caractère non moins séparatiste, revêt une dimension bien plus symbolique que la brit milah !

Alors pourquoi ne pas envisager la brit shalom comme alternative à la brit milah infantile, puis la brit milah à l’âge adulte lorsque le pénis est mieux développé et que l’individu est en mesure de donner son consentement éclairé ? Car il faut bien le souligner : le développement d’un pénis est tout à fait imprévisible, il est impossible de savoir comment il va évoluer, et chaque millimètre de peau retiré à la naissance correspond à des centimètres de peau manquants à l’âge adulte. C’est pour moi une raison suffisante de ne surtout pas réaliser de circoncision sur un corps d’enfant.
(Attention, que les choses soient claires : toute circoncision comporte des risques, même si elle est réalisée à l’âge adulte, sous anesthésie et dans des conditions d’hygiène idéales !)

Pourquoi ne pas tout simplement laisser le prépuce tranquille ?

Car, non, le prépuce n’est PAS un petit bout de peau morte et inutile !
C’est un grand organe, vivant, hyper sensible et indispensable au fonctionnement optimal du pénis.

D’ailleurs, j’ai été dévasté lorsque j’ai appris que le gland d’un pénis intact est maintenu par le prépuce dans un environnement humide, comme toute muqueuse, et que cette propriété disparaît après la circoncision ! Ce fut le choc qui me confirma que cette pratique est vraiment contre-nature et mutilante !! Imaginez l’état de vos yeux si l’on vous arrachait les paupières !
J’insiste sur le terme « contre-nature » car en tant qu’homosexuel j’ai souvent été qualifié d’abomination et considéré comme ayant des pratiques contre-nature, mais lorsqu’on y réfléchit un peu, n’est-ce pas plutôt la circoncision qui est une pratique abominable et contre-nature ?

Les gens approuvent sans aucun problème la circoncision rituelle mais seraient choqués et scandalisés à l’idée que des parents puissent faire tatouer leur bébé ou puissent lui infliger des piercings sur le corps.
(Ironie de la foi religieuse : les tatouages et les piercings sont des pratiques interdites dans le judaïsme, même pour les personnes majeures, éclairées et consentantes).

Et l’hygiène dans tout ça ? Un pénis circoncis n’est-il pas plus hygiénique qu’un pénis intact ?
Eh bien, je vous répondrais que l’hygiène concerne toutes les parties du corps. Donc un homme propre aura un pénis propre, de même qu’un homme sale aura un pénis sale, et ce, qu’il soit intact ou circoncis ! En vérité, le prépuce ne requiert pas beaucoup plus de soin qu’un autre organe, en tout cas pas plus que les dents, et pourtant il ne vous viendrait pas à l’idée d’arracher toutes les dents de vos enfants sous prétexte qu’elles risquent d’être contraignantes, salissantes, inesthétiques ou malodorantes, n’est-ce pas ? Au contraire, vous leur apprenez à se les laver et à les entretenir car elles sont essentielles au bon fonctionnement de la bouche. C’est exactement pareil pour le prépuce qui est essentiel au bon fonctionnement du pénis. Se masturber sans prépuce, c’est un peu comme manger sans dents : c’est pénible voire douloureux et ça gâche le plaisir. Et imaginez maintenant si, de surcroît, on vous coupait aussi un bout de langue pour diminuer l’intensité des saveurs ! Quel gâchis, n’est-ce pas ?
Et selon plusieurs témoignages d’hommes circoncis à l’âge adulte, le sexe sans prépuce c’est comme des yeux qui ne verraient plus qu’en noir et blanc : tu vois assez correctement pour mener une vie heureuse et épanouie, mais ce ne sera jamais aussi bien qu’avec des couleurs. Alors pourquoi vouloir s’en priver volontairement ?

Et en ce qui concerne l’argument selon lequel un pénis circoncis serait plus esthétique qu’un pénis naturel, voici ma réponse :
1) Ceci est tout à fait subjectif puisque je trouve, au contraire, que le prépuce est un très joli organe. C’est juste une question d’habitude. Au début, lorsqu’on n’est pas habitué à voir des pénis intacts, on peut trouver ça bizarre, voire répugnant, mais ensuite on trouve ça très esthétique et surtout très pratique !
2) Cela ne devrait même pas être une justification admissible ! On ne coupe pas l’oreille d’un bébé sous prétexte qu’elle est moche, surtout lorsqu’on sait qu’elle lui est indispensable pour entendre correctement !

Apprendre à faire le deuil de son prépuce
ou tenter de le restaurer par nécessité…

> Est-ce que je suis en colère ?

Oui, je suis très en colère ! Souvent j’enrage, je fulmine ! Et j’en souffre atrocement au quotidien ! Je souffre aussi et surtout pour les milliers de bébés que l’on continue de mutiler chaque jour dans le monde. Pas seulement la circoncision mais également l’excision, les mutilations intersexes et toute souffrance que l’on inflige à un être sans défense ou non éclairé ou non consentant.

> Mais est-ce que j’en veux à quelqu’un ?

Est-ce que je peux en vouloir à quelqu’un ? Et si oui : À qui ? À quoi ?
Au mohel ? À mes parents ? À mon oncle Max ? Aux dizaines de personnes qui étaient présentes ce jour-là ? À l’État français qui tolère ce genre de pratiques ? ‏À la religion ?
Cela ne servirait à rien de pointer du doigt les coupables ou de ressentir de la haine. Les choses se sont passées ainsi et il faut que j’apprenne à l’accepter et à en tirer le meilleur pour pouvoir aller de l’avant. Il faut surtout que j’apprenne à me reconstruire pour aider les autres victimes à se reconstruire à leur tour et pour continuer à m’investir à fond dans le combat intactiviste.

> Est-ce que je peux pardonner à mes bourreaux ?

Jusqu’à présent, personne ne m’a encore demandé pardon, donc la question ne se pose même pas. Mais je dois bien avouer que mes blessures seraient moins douloureuses, ou en tout cas beaucoup moins lourdes à porter, si mes parents me présentaient sincèrement leurs excuses.
Mais les parents juifs sont-ils seulement conscients du mal qu’ils font à leur(s) fils à travers ce rituel ? Pour eux la circoncision est une « mitzva », un commandement, une bonne action. Ils pensent sincèrement réaliser ainsi la volonté divine et ils en sont très fiers. Donc, à la rigueur, c’est plutôt moi qu’ils ont tendance à culpabiliser du simple fait que je milite pour l’abandon des mutilations sexuelles. Beaucoup de personnes ne comprennent pas ma démarche et me tournent le dos ou sont fâchées avec moi. Mon père m’a même supprimé de ses amis Facebook parce que j’avais osé partager sur mon mur une publication concernant la circoncision. Pourtant, ma démarche militante est très simple à comprendre : je souhaite l’allègement des souffrances, quelles qu’elles soient et pour tous les êtres vivants ! Bref, de toute façon, avant d’essayer de pardonner aux autres, il faut d’abord que j’apprenne à me pardonner à moi-même ou, encore mieux, à me déculpabiliser et me convaincre que, tout ça, ce n’est pas de ma faute après tout !

> Est-ce que je parviendrai un jour à m’en libérer totalement ?

Je pense que non ! Il restera toujours des séquelles physiques et psychiques ! Et je ne sais pas si un jour je parviendrai à cesser de jalouser les hommes intacts. S’il est souvent difficile d’être circoncis, il est encore plus difficile de sortir du refoulement. Parfois, je me demande même si je n’aurais pas préféré ne jamais sortir du déni dans lequel j’étais auparavant.

> Comment je me soigne ?

Je réussis progressivement à atténuer ma souffrance, à calmer mon indignation et à gérer ma frustration grâce aux différents outils de développement personnel, grâce à l’expression artistique sous toutes ses formes, et en essayant de rester philosophe quoi qu’il arrive. Il s’agit d’une autothérapie sur le long terme mais qui commence déjà à porter ses fruits. En outre, je parviens à me libérer de nombreux démons depuis que je me suis engagé dans le monde associatif et que je participe à diverses actions militantes. On y rencontre de magnifiques personnes qui vous offrent une oreille attentive et bienveillante et qui vous tendent la main pour que vous puissiez aller de l’avant puis, à votre tour, être capable de tendre la main aux autres. En l’occurrence, je dois remercier toute l’équipe de Droit au Corps qui m’a beaucoup aidé et avec qui je continue de collaborer. Pour finir, j’ai donné un gros coup de boost à ma thérapie en décidant récemment de procéder à une restauration du prépuce, car j’ai l’espoir de pouvoir un jour recréer un petit capuchon naturel à mon pauvre gland, même si je suis conscient qu’il ne pourra jamais remplacer un vrai prépuce, qu’il ne retrouvera jamais les mêmes fonctions que l’original et que mon frein est pété à tout jamais. Je ne sais pas encore jusqu’où j’irai dans ce long processus de restauration mais si je peux m’ajouter juste un peu de peau supplémentaire pour diminuer les frottements, offrir à mon pénis une meilleure sensibilité ainsi qu’une érection plus confortable, et rendre ainsi mes rapports sexuels un peu plus agréables, pour ne pas dire un peu moins pénibles, j’en serais déjà très content.

Un témoignage pénible pour moi
mais salutaire pour la postérité !

Vous savez, je n’ai absolument rien à gagner en apportant ce témoignage que j’ai rédigé les larmes aux yeux ; au contraire, je prends des risques qui ne me rendront jamais mon prépuce, mais si cela permettait à un seul enfant au monde de conserver sa dignité et son intégrité physique, alors je serais l’homme le plus heureux du monde. Je ne fais pas ce témoignage seulement pour m’aider à me reconstruire, je le fais car je pense qu’il est de mon devoir de le faire ! Il y a un tel lobbying et une telle omerta à ce sujet que très peu de personnes osent en parler ouvertement. C’est un sujet tabou absolument partout, dans l’ensemble des médias et jusqu’au sein des familles et même dans l’intimité des couples. On n’évoque jamais ce sujet, et lorsqu’on en parle c’est toujours avec beaucoup de légèreté, d’ironie, de consensualité. Le peu de contenu que l’on trouve sur internet est une vaste propagande pro-circoncision, remplie de préjugés et de copier-collers, d’informations erronées et d’arguments absurdes. Et le peu de personnes intactivistes qui ont le courage d’en parler publiquement ou à visage découvert se retrouvent menacées, harcelées, persécutées, violentées, et voient souvent leurs vidéos censurées ou supprimées. Et je ne vous parle même pas de l’énorme lobbying lié au business des prépuces, notamment pour la fabrique de produits cosmétiques et la biotechnologie, qui vient s’ajouter aux nombreuses pressions que subissent les intactivistes.

Il faut que la situation s’inverse, il faut que la honte et la peur changent de camp !
En attendant, cessons de couper nos bébés ! Les aimer, c’est les laisser intacts !

P.-S. : Cela fait plusieurs mois que j’ai commencé ma restauration du prépuce, avec plus ou moins d’assiduité et quelques courtes périodes de découragement, mais j’ai persévéré et commencé à obtenir d’excellents résultats ! Je me sens un peu mieux dans mon slip et beaucoup mieux dans ma tête, ce qui a permis de faire disparaître un bon nombre de symptômes mentionnés en début de témoignage et me donne encore plus de motivation pour poursuivre ma démarche. D’ailleurs, ma sexualité s’est nettement améliorée et mon époux me l’a clairement confirmé ! Tout doucement je reprends confiance en moi et manifeste un tel enthousiasme à ce sujet que, sans le vouloir, j’ai donné envie à plusieurs autres circoncis d’entamer une restauration du prépuce ou de reprendre celle qu’ils avaient abandonnée.
Toutefois, je dois reconnaître que les résultats, bien que perceptibles, sont encore minimes et que la route est encore longue avant qu’ils ne deviennent vraiment satisfaisants. Le processus est d’autant plus lent que, pour le moment, je n’utilise que du sparadrap pour m’étirer la peau mais j’ai l’intention de faire bientôt l’acquisition d’un dispositif spécialisé (TLC-X par exemple) fonctionnant selon le système DTR (Dual Tension Restorer) afin d’accélérer significativement ma restauration.
Vous trouverez plus d’informations sur la plateforme STOP CIRCONCISION qui est un forum intactiviste francophone dédié à la restauration du prépuce.

Et je vous invite fortement à visiter le site Droit au Corps, à contacter notre équipe si vous souhaitez devenir membre bénévole (inscription) ou simplement à faire un petit don pour nous soutenir dans ce combat difficile mais nécessaire. Merci !

manifestants contre circoncision brit milah israel

Moi, à gauche, brandissant un panneau anti-circoncision en plein vendredi après-midi sur la grande place du shouk hakarmel. Photo prise par le courageux intactiviste Alon Sivroni, auteur du panneau. Cliquez pour agrandir.

ENTRETIEN

Question de Droit au Corps : 

Que répondez-vous aux personnes qui trouvent ce passage de votre témoignage choquant ou injuste ?

« Étonnamment, les juifs traitent les opposants à la brit milah d’antisémites, voire de néonazis, leur reprochant de perpétuer les idées de la Shoah, mais n’était-ce pas précisément l’usage des nazis d’humilier et de mutiler des juifs alors que les intactivistes cherchent au contraire à les en protéger ?
Je me permets donc de poser ces deux questions : Les parents juifs font-ils preuve de moins de “barbarie” que les nazis lorsqu’ils infligent à leurs propres enfants une telle altération physique et psychique ? Quelle est la différence entre l’obligation de porter une étoile jaune et l’obligation d’avoir un pénis circoncis, si ce n’est que la circoncision est un châtiment irréversible en plus d’être un acte séparatiste ? »

Réponse de Julien : 

En effet, ce passage peut paraître choquant, mais il reflète vraiment ce que je ressens, moi qui ai grandi dans une famille et dans une communauté où l’on ne cesse de répéter à quel point les nazis sont des barbares qui ont commis des actes horribles, notamment sur le corps de leurs victimes (tortures, mutilations, expériences médicales…) et je compare ensuite cela à ce qu’imposent les parents juifs à leurs nouveau-nés : un rituel humiliant, extrêmement douloureux et traumatisant, un marquage à vie, voire un handicap ou carrément la mort dans nombreux cas de circoncisions ratées, je n’arrive pas à voir une réelle différence. En d’autres termes, je veux dire que les juifs font un procès injuste aux intactivistes alors que ces derniers veulent, au contraire, protéger le corps de leurs enfants.