L’angle mort des droits de l’enfant : lettre ouverte à la Défenseure des droits

Lettre ouverte

11 septembre 2020

À l’attention de Claire Hédon, Défenseure des droits, France

Copie à Adrien Taquet, secrétaire d’État auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, chargé de l’Enfance et des Familles, France

Objet : L’angle mort de la défense des droits des enfants

L’Appel pour ouvrir un débat public sur les conditions du consentement à la circoncision, lancé en 2019, ne semble pas avoir été entendu des institutions françaises, bien que signé partout sur la planète, par des organisations et des personnalités de tous horizons. Pourtant, on estime qu’1 garçon sur 4 dans le monde a subi une circoncision pratiquée en l’absence d’un consentement libre et éclairé, et sans nécessité médicale. Quelques cas d’actualité ont été joints à l’Appel, mais ces infractions au droit n’ont donné lieu à aucune réaction. En France, cette violation flagrante du droit des enfants à l’intégrité de leur corps, selon l’article 16-3 du Code Civil, est une réalité constante totalement passée sous silence, bien que pratiquée à grande échelle année après année.

L’impuissance des pouvoirs publics – qui ne peuvent plus ignorer le prix payé par les enfants et les hommes qu’ils deviendront – devra être investiguée un jour, qu’il s’agisse de l’inconsistance des comités d’éthiques, de la responsabilité des autorités sanitaires dans cette faille de santé publique béante et pourtant si facile à refermer, sans parler du non-lieu des nombreuses autorités en charge des droits et de la justice. Il y a pourtant matière à faire des exemples avec des cas d’actualité aussi scandaleux que Circoncision France, qui pratique si ouvertement l’inacceptable.

En attendant que le problème soit pris à bras-le-corps, est-ce trop demander d’éviter le pire aux enfants, en empêchant que cette chirurgie douloureuse à l’extrême puisse être pratiquée sans anesthésie ?

Nous espérons que le récent renouvellement de la Défense des droits soit l’occasion de faire émerger des collaborations sur ce sujet, entre toutes celles et ceux qui se soucient des enfants, de la santé, de l’éthique et des droits.

Bien cordialement,

Droit au Corps