Mise à jour du 7 novembre 2025 : vidéo + texte de notre discours
À l’occasion de la Quinzaine de Visibilité Intersexe, le Collectif Intersexe Activiste – OII France organise notamment un rassemblement en faveur des droits intersexes, samedi 1er novembre à 16h, place Stravinsky à Paris. Droit au Corps y participera.
« Les personnes intersexes naissent avec des caractères sexuels primaires et/ou secondaires, internes et/ou externes, qui ne correspondent pas aux définitions binaires types des corps dits masculins ou féminins », explique sur son site internet le Collectif Intersexe Activiste – OII France (CIA-OII France), la seule association par et pour les personnes intersexes en France. Ainsi, le terme intersexe est employé « pour décrire une large gamme de variations naturelles du corps (plus de 40 ont été recensées) », précise le collectif.
Les personnes intersexes subissent toutes sortes de violences qui visent à effacer leurs différences, notamment des mutilations sexuelles. En effet, certains médecins opèrent des enfants qui ne peuvent pas consentir, sans aucune nécessité médicale, simplement pour les faire entrer dans des normes.
« Ces mutilations génitales internes et externes, qui vont de l’excision aux vaginoplasties et dilatations vaginales, en passant par des chirurgies de la verge, incluent aussi la castration ; ce qui rend les enfants dépendants aux hormones de synthèse à vie », détaille l’association. « Ces actes graves ne répondent à aucune urgence vitale ni aucun problème de santé. »
Pour sensibiliser aux violations des droits intersexes, le CIA-OII France organise chaque année la Quinzaine de Visibilité Intersexe, du 26 octobre au 8 novembre. Ces dates ne sont pas choisies au hasard, puisque le 26 octobre correspond à la Journée internationale de visibilité intersexe, tandis que le 8 novembre marque la Journée de solidarité intersexe.
Le programme de cette Quinzaine 2025 est particulièrement riche, avec une vingtaine d’événements dans une demi-douzaine de villes en France. Parmi les temps forts, un rassemblement pour les droits intersexes aura lieu ce samedi 1er novembre à 16h, place Stravinsky à Paris.
Notre association Droit au Corps, qui promeut l’abandon de toute forme de mutilation sexuelle, a signé l’appel et sera présente au rassemblement. Rejoignez-nous pour soutenir les droits intersexes et rappeler que tous les enfants doivent être protégés de manière égale, quelles que soient leurs caractéristiques sexuelles.
Discours
Voici le discours de Droit au Corps lu par Nicolas Maubert, co-président de l’association, lors du rassemblement du 1er novembre :
D’autres interventions ont été filmées par Stef Fracc et mises en ligne sur Facebook à cette adresse.
Merci au Collectif Intersexe Activiste pour leur invitation et leur confiance !
Transcription du discours
Les personnes intersexes peuvent subir des opérations chirurgicales durant l’enfance, sans leur consentement et sans nécessité médicale.
Souvent vécues comme de véritables mutilations sexuelles, et reconnues comme telles par un nombre croissant d’institutions, ces interventions peuvent entraîner des souffrances physiques, psychologiques et sexuelles, pour la vie entière.
Les médecins et autres professionnels de santé qui réalisent ou participent à ces opérations trahissent le serment qu’ils ont prêté.
En effet, pour pratiquer une chirurgie, deux principes fondamentaux sont à respecter :
- la personne concernée doit donner son consentement libre et éclairé ;
- et si ce consentement n’est pas possible, il doit exister une véritable nécessité médicale, c’est-à-dire une urgence qui rend l’intervention indispensable.
Sans consentement, et sans nécessité médicale, on n’opère pas.
Signe d’espoir : de plus en plus de professionnels de la santé, de l’éthique et du droit, s’intéressent à ces questions.
En 2024, une étude dirigée par des chercheurs de l’Université d’Oxford appelle à protéger tous les enfants de manière égale, quelles que soient leurs caractéristiques sexuelles. Publiée dans l’American Journal of Bioethics, l’étude s’intitule : « Modifications génitales chez les mineurs prépubères : dans quels cas les cliniciens peuvent-ils intervenir de manière éthique ? »
Cette étude critique de manière très détaillée plusieurs pratiques non nécessaires sur le plan médical et effectuées par des professionnels de santé sur des enfants :
- les chirurgies dites de « normalisation » sur les nourrissons qui présentent des traits intersexués ;
- différents types de coupures au niveau de la vulve à des fins socio culturelles ;
- et la circoncision, c’est-à-dire l’ablation du prépuce du pénis.
Brian Earp, chercheur en éthique de renommée mondiale, résume les choses ainsi : « Chacun devrait avoir le même droit de décider de ce qu’il advient de son anatomie sexuelle, quelle que soit sa couleur de peau, la taille ou la forme de ses organes génitaux. »
L’association Droit au Corps, qui promeut l’abandon de toute forme de mutilation sexuelle, soutient pleinement l’action du Collectif Intersexe Activiste et appelle les professionnels de santé à adopter une éthique cohérente, dans l’intérêt de tous les enfants.
Merci.

