Droit au Corps fête ses 10 ans

Notre association Droit au Corps fête ses 10 ans d’existence. Nous remercions chaleureusement toutes les personnes qui nous soutiennent, et en particulier les bénévoles qui ont contribué aux succès de cette décennie. À cette occasion, voici une petite rétrospective.

En plus du présent article, la rétrospective est disponible sous forme de vignettes sur nos réseaux sociaux : FacebookInstagramXBluesky. N’hésitez pas à aimer et laisser un commentaire.

Notre association est née en 2015, mais que s’est-il passé avant ?

À partir de 2011, plusieurs hommes souffrant de leur circoncision décident d’informer sur les risques et les conséquences de cette pratique via Internet.

En 2013, le site droitaucorps.com fait son apparition : en quelques mois, il voit sa fréquentation s’envoler et attire l’attention de plusieurs médias. Animé par une poignée de bénévoles, le jeune mouvement obtient progressivement divers soutiens de taille et fait figure d’acteur crédible en étant invité à une table ronde sur les mutilations sexuelles par l’Institut de Criminologie et de droit pénal de Paris.

En 2014, le mouvement s’organise de manière systématique. La fréquentation du site Internet et des réseaux sociaux continue d’augmenter.

2015

Mué en un véritable collectif, le mouvement se constitue en association et organise son premier séminaire prospective-stratégie, permettant d’aboutir à la vision de Droit au Corps.

Initié par des hommes, Droit au Corps rassemble alors des femmes et des personnes intersexes. Ses membres sont de tous genres et d’origines culturelles, religieuses ou ethniques diverses.

Droit au Corps traite prioritairement de la circoncision masculine, sujet méconnu et peu présent dans le débat public.

2016

Notre première assemblée générale a notamment amené à la modification de l’objet des statuts et à un nouveau slogan : « Pour l’abandon des mutilations sexuelles ».

En effet, Droit au Corps entend promouvoir l’abandon des mutilations sexuelles par ceux-là même qui les pratiquent, par un éveil des consciences quant aux souffrances qu’elles génèrent, plutôt que dans une logique d’affrontement, par le recours à la force.

2017

Publication de notre argumentaire sur la circoncision, avec comme message central : « La circoncision peut engendrer des souffrances lourdes, pour la vie entière, même si toute circoncision n’entraîne pas forcément de souffrance. » 

Ce message pédagogique et non agressif, qui peut être entendu de tout le monde, évite de stigmatiser et d’agresser ceux qui sont déjà circoncis, mais constitue une sérieuse mise en garde à qui voudrait circoncire : puisqu’il y a un risque de souffrance grave et irréversible, pourquoi ne pas attendre que la personne concernée soit apte à choisir, pour elle-même, si elle veut se faire circoncire ou non ?

2018

Alors que nos actions étaient jusque-là quasi exclusivement cantonnées à Internet, cette année aura été marquée par une présence accrue de Droit au Corps sur le terrain avec trois interventions physiques d’importance pour l’association :

  • Journées médicales du Havre
  • Assises françaises de sexologie et de santé sexuelle à Marseille
  • Marche des fiertés de Montréal

2019

Une année particulièrement riche qui aura vu le lancement de deux des axes de notre stratégie à long terme. 

Nous avons ainsi publié le dossier Santé du pénis qui démontre l’existence d’une véritable faille de santé publique et fait des propositions pour refermer cette dernière. 

Nous avons aussi lancé l’Appel au débat public sur les conditions du consentement à la circoncision, qui a récolté des signatures issues d’une soixantaine de pays, dont certaines des plus prestigieuses.

2020

Année marquée par la concrétisation du dernier axe de notre vision, le plus ambitieux, avec « la création d’une alliance mondiale pour l’abandon des mutilations sexuelles » : The Bodyguards.

Nous avons aussi mis en fonction l’Observatoire de la santé du pénis, qui s’inscrit dans la stratégie à long terme de Droit au Corps, dont la priorité est de faire tomber le « domino » médical qui soutient les autres segments de la circoncision.

2021

Droit au Corps a continué à agir conformément à sa vision, dont tous les axes sont déployés. 

Soulignons l’ouverture du forum dédié au plan de résorption de la faille de santé publique sur le pénis, inauguré par deux nouvelles lettres ouvertes de Droit au Corps aux Conseils nationaux professionnels de pédiatrie et d’urologie, et au Conseil national de l’Ordre des médecins.

La constitution de notre réseau juridique a connu une première étape majeure avec la rencontre entre un grand avocat français, qui milite notamment pour les droits de l’enfant, et des responsables de l’association.

À noter un nouveau soutien public de poids pour Droit au Corps : Mohamed A Baky Fahmy, professeur émérite de chirurgie pédiatrique à l’université al-Azhar basée au Caire, en Égypte, et dont les publications font référence internationalement.

2022

Après de patientes années à bâtir les fondations, Droit au Corps a commencé à recueillir les fruits de sa ténacité. 

Au plan de la crédibilité institutionnelle, être contributeur du dernier rapport à l’ONU du COFRADE (Conseil français des associations pour les droits de l’enfant) est une reconnaissance majeure.

Au plan des innovations, Droit au Corps a complété sa communication avec un message positif : « le prépuce que du + ». Alors que parler des « méfaits de la circoncision » suscite bien des résistances, parler des « avantages du prépuce » ouvre les esprits. Notre mascotte, Mister Préplus, est née.

Autre fait d’importance, Droit au Corps s’est constituée partie civile dans l’affaire des circoncisions « ratées » à Bordeaux, une première pour notre association.

2023

Droit au Corps a obtenu des réalisations considérables, et inimaginables pour notre collectif il y a encore quelques années. 

Les actions de notre Réseau Santé, telle qu’une présentation au Sommet de la Santé Sexuelle, ont touché de nombreux professionnels. 

Notre participation à des émissions sur YouTube ainsi qu’une communication renouvelée sur nos réseaux sociaux ont touché un plus large public. 

En somme, nos arguments n’auront jamais été aussi audibles que cette année.

2024

Droit au Corps a continué de diffuser son argumentaire, aussi bien par des émissions sur internet que lors d’événements en présentiel. 

Étape majeure, notre association a rejoint le Conseil français des associations pour les droits de l’enfant. 

Sur l’axe santé, la traduction d’une importante publication scientifique allemande permet d’enrichir les connaissances en francophonie et contribue à prévenir les mauvaises pratiques sur le pénis des enfants.

2025

Droit au Corps a 10 ans !

Et l’association continue son action, avec déjà à mi-année :

  • mobilisation victorieuse contre les éditions Auzou
  • lancement d’une série de vidéos pédagogiques
  • adhésion à l’Alliance des Avocats pour les Droits de l’Homme
  • participation à la Marche pour l’Enfance et la Jeunesse

Merci

Rappelons que toutes les actions que nous réalisons nécessitent d’intenses efforts de la part de personnes entièrement bénévoles, notre collectif ayant des ressources financières trop limitées pour envisager de créer l’emploi dont nous aurions besoin. 

Un grand merci à toutes les bonnes volontés qui ont contribué aux succès de cette décennie !